Le Rouge et le Noir
Stendhal

Henry Beyle est né à Grenoble le 23 janvier 1783 dans une famille bourgeoise qui se croyait « sur le bord de la noblesse ». Il perdit à sept ans sa mère qu’il adorait et décrit son enfance dans son récit autobiographique, Vie de Henry Brulard, comme une période où il dut subir la dureté d’un père mesquin, étroitement royaliste, la tyrannie de son précepteur, l’abbé Raillanne, ainsi que la méchanceté de sa tante Séraphie.
A partir de 1821 Stendhal fréquente les salons, se fait des amis mais il souffre d’être pauvre et méconnue malgré l’importance de son activité littéraire : De l’Amour (1822), où il analyse la naissance de la passion, est un fiasco littéraire complet. Armance (1827), son premier roman, n’a aucun succès. En 1829, Stendhal publie Promenades dans Rome et surtout Vanina Vanini, nouvelle parue dans La Revue de Paris, qui présente plusieurs parentés avec Le Rouge et le Noir qui sera imprimé l’année suivante.
L’affaire Berthet en 1827 représente la première source d’inspiration de STENDHAL pour l’intrigue de son roman. Jugé aux assises de l’Isères, elle se rapportait à l’exécution d’Antoine Berthet, fils d’un petit artisan, qu’un curé remarqua très jeune par son intelligence et qu’il fit entrer au séminaire. Avec une santé fragile Berthet dut quitter le séminaire avec ses conditions de vie trop dures pour trouver un emploi. Il devint le précepteur des enfants de la famille Michoud, et très rapidement l’amant de madame Michoud qu’il dut quitter très vite. Après un nouveau séjour dans un séminaire plus réputé que le premier Berthet trouve une nouvelle place de précepteur dans une famille noble cette foi avec la famille Cordon où il séduit la fille de son employeur qui le chasse sans attendre. Très remonté de n’avoir pas trouvé de débouché à sa grande intelligence Berthet décide de se venger. Il entre donc dans l’église de son village au moment où le vieux curé dit la messe, et il tire un coup de pistolet sur son