Le rouge et le noir : une soirée bougeaoise
M. de Rênal semble être au centre de la soirée bourgeoise qui sert de cadre à ce passage. C’est bien d’un cadre qu’il s’agit, pour preuve les imparfaits qui retracent les actions de M. de Rênal : « M .de Rênal parlait politique avec colère : deux ou trois industriels de Verrières devenaient décidément plus riches que lui, et voulaient le contrarier dans les élections . » Il a son auditoire : « Mme Derville l’écoutait ». Il occupe la place principale : « Comme M. de Rênal continuait les injures contre les gens de rien et les jacobins... » M. de Rênal est en plein lumière pendant cette soirée, alors que les deux amants sont dans l’obscurité « L’obscurité cachait tous les mouvements ». Alors qu’il semble le centre d’intérêt de tous, il est le « dindon de la farce », le « cocu magnifique », qui ne voit pas se qui se trame. Ce qui permet au narrateur de conclure ironiquement : « Cette soirée fut charmante pour tout le monde, excepté pour la maire de Verrières, qui ne pouvait oublier ses industriels enrichis. » la peinture sociale est acerbe, la bourgeoisie est en perte de vitesse face à l’industrie capitaliste, au monde moderne qui se met en place.
II/ La scène de séduction 1/ Mme de Rênal : Ce personnage féminin incarne parfaite la femme bourgeoise de cette époque dont nous avons maints échos dans la littérature, à commencer par la fameuse Emma Bovary de Flaubert, et certaines femmes de Maupassant. Mariée trop tôt, estimant sont mari mais ne l’aimant pas, ce personnage découvre la passion amoureuse tardivement, elles se sent coupable et est une proie facile pour les jeunes ambitieux de la trempe de Julien.
Mme de Rênal est sincèrement amoureuse. Le passage au style indirect libre : « Quoi !....le donner à Julien » que nous offre le narrateur omniscient est révélateur de tous les sentiments contradictoires d’une femme amoureuse : jalousie, doute, culpabilité. Le monologue intérieur de Mme de Rênal montre son extrême