Le scepticisme
Parlons d’abord de ce terme. Le terme « sceptique » dont je parle fait référence au scepticisme scientifique - à ne pas confondre donc avec le scepticisme philosophique. Ce terme, qui en France est souvent remplacé par « zététique », désigne tout simplement quelqu’un qui défend la science et la méthode scientifique. On peut alors se demander quel est le lien avec le scepticisme au sens de douter de tout… le lien n’est effectivement pas direct. Il s’agit ici de toujours appliquer la méthode scientifique pour faire la balance entre un scepticisme stérile et non productif qui annule toute certitude et une crédulité sans limite envers toute affirmation. L'état d'esprit est donc celui de quelqu'un d'ouvert et de curieux mais toujours attentif aux éléments scientifiques avancés. N'est-ce pas là la définition du scientifique? Pourquoi alors ne pas tout simplement se déclarer comme tel? Je vois d’abord dans la démarche sceptique une pointe de militantisme qu’on ne retrouve pas forcément chez le scientifique. Ensuite, défendre la méthode scientifique revient de fait à étudier des sujets aux frontières de la science, d’où le scepticisme.
Le sceptique finit donc par devenir un spécialiste de ce qui est scientifique et de ce qui en a les parures mais qui n’en est pas, ce que l’on appelle communément pseudoscience. Cette expertise a même fini par déboucher sur un "baloney detection kit", une sorte de boite à outils qui reprend les bases de la méthodologie scientifique et donne des armes contre les biais cognitifs, principaux obstacles pour tendre vers une certaine vérité scientifique. Ce kit indispensable permet de ne pas céder au chant des sirènes des pseudosciences.
Le sceptique, au final, est quelqu’un qui juge l’état des connaissances scientifiques en fonction des preuves qui sont avancées à un moment donné de l’histoire. Il peut changer d’avis suivant les avancées scientifiques et cherche constamment à répondre à la question de savoir quels