Le senat
Note : le sujet traite d’un problème récurrent qui se pose dans nos institutions parlementaires. Quelle place pour la Chambre Haute ? L’ancien Premier ministre Lionel Jospin disait de cette institution qu’elle était « une anomalie parmi les démocraties » en avril 1998. Seconde chambre d’un Parlement bicaméral, la légitimité du Sénat fait l’objet d’attaques régulières menant à des réformes à intervalles plus ou moins longs. La critique adressée à la seconde assemblée est spécifique, elle souligne la contradiction entre l’étendue de ses prérogatives et l’insuffisance de sa responsabilité. Le sujet porte sur la pertinence du bicamérisme : partout en Europe, l’Assemblée élue directement par le peuple tend à prendre le pas sur la Seconde chambre.
Les premières institutions mises en place à la Révolution française ne prévoyaient pas de seconde chambre au Parlement. Les excès de la Convention, chambre unique, vont donner naissance à la première seconde chambre en France, en 1795, le « Conseil des Anciens ». Le « Sénat conservateur » du Premier Empire, dont les 80 sénateurs étaient nommés par l’empereur, est le premier à s’installer, en 1804, dans les murs du Palais du Luxembourg. En 1814, il devient la « Chambre des pairs ». C’est la IIIème République qui choisit de nommer la seconde chambre « Sénat » comme dans les anciennes républiques romaines. Les républicains s’opposent farouchement à l’institution, à l’image de Victor Hugo qui a été un vaillant pourfendeur de l’idée sénatoriale avant d'en devenir un illustre défenseur. En 1946, la IVème République prévoit un « Conseil de la République » aux compétences amoindries et aux pouvoirs consultatifs. Il faut attendre 1958 pour que le Sénat revienne plus fort sans pour autant retrouver son pouvoir tel que sous la IIIème République. Institution prestigieuse dont le président est le deuxième personnage de l'État juste après le président de la République (il assure notamment l’intérim à