Le serpent qui danse de baudelaire
La femme est une des plus importantes sources d’inspiration de la poésie baudelairienne (et on pourrait dire, de la poésie en général), cristallisant ses émotions et ses angoisses, ses joies et ses souffrances C’est certainement sa maîtresse Jeanne Duval que Baudelaire décrit dans Le serpent qui danse. Le champ lexical du voyage, de l’exotisme renvoie à sa rencontre de 1842 avec la belle mulâtre, actrice dans un théâtre parisien. Portrait d’une femme réelle certes, mais aussi succession d’images, d’impressions ; métamorphoses provoquées par le rythme des vers et la démarche de sa « belle indolente ».
« Le Serpent qui danse » est donc un poème hétérométrique de neuf strophes qui chante la femme aimée, mais on peut voir que ce qui apparaît d’abord comme une déclaration d’amour, se teinte aussi d’une note d’érotisme, mais que le poème joue surtout sur une certaine ambiguïté, comme souvent chez Baudelaire.
L’éloge d’une femme aimée
1) Une déclaration d’amour On peut d’abord s’intéresser à l’énonciation : on voit que le poète s’adresse explicitement à la femme, par le biais de la formule « chère indolente ». De plus, le poème alterne les « je » et les « tu » : « j’aime », « mon âme », « je crois », « mon cœur » ; « ton corps », « ta chevelure », « tes yeux », « te voir », « ta tête », « ta bouche », etc. On peut dès lors affirmer qu’il s’agit d’une véritable déclaration d’amour destinée à l’être aimé, avec lequel le poète entretient une proximité affective (tutoiement) et spatiale (puisque le poème, de strophe en strophe, rapproche les deux amants). Ensuite, on peut relever tout ce qui renvoie au registre lyrique : emploi de l’épithète affective « chère », la valorisation de la beauté (« si beau », « belle d’abandon ») et la ponctuation expressive (première phrase exclamative, poème qui s’ouvre et se ferme par un point d’exclamation). Enfin, on voit que le lyrisme du poète se manifeste aussi par