Le serviteur est-il en démocratie l'égal de son maitre? (tocqueville)
Alexis de Tocqueville, penseur politique du XIXe siècle est connu pour son analyse sociologique pertinente de la démocratie et notamment des mœurs démocratiques, en comparaison avec celle de l’aristocratie. Dans le Chapitre V de la troisième partie de son essai De la démocratie en Amérique, Tocqueville étudie les rapports entre le maitre et le serviteur. Il compare alors la domesticité aristocratique et la domesticité démocratique, en partant d’une observation des mœurs en Angleterre et en France à celles en Amérique.
Il explique que l’un des faits majeurs de la grande révolution démocratique est le bouleversement de toutes les hiérarchies, et formes de pouvoir qui étaient représentatives de la société aristocratique. Il y a donc une mise en cause de toutes les autorités qu’elles soient politiques ou non. En effet, la démocratie est caractérisé car l’égalité des conditions.
Il est donc intéressant de s’interroger sur les modifications des rapports entre le maitre et le serviteur et de se demander si ce bouleversement démocratique a abouti à la parfaite égalité entre ceux deux individus.
Il est donc judicieux d’aborder tout d’abord le terme de domesticité démocratique pour ensuite vérifier si l’égalité entre le maitre et le serviteur est totale.
I. De la domesticité aristocratique à la domesticité démocratique : l’égalité des conditions :
Dans l’histoire, il y a toujours eu des maitres et des serviteurs car les sociétés sont toujours composées de plus riches et de plus pauvres et donc, de maitres et de valets. Ainsi, en démocratie, ces deux catégories d’hommes existent, mais l’esprit et les rapports de ces deux classes sont modifiés. La domesticité démocratique est donc différente, sur de nombreux points, de la domesticité aristocratique.
a. Domesticité aristocratique * principe régissant le rapport maitre-serviteur : principe de la hiérarchie collective. * l’état de valet et