le seuil de transition
Une géométrie entre maison et jardin
Linh Quang-Vinh
Faculté d’Architecture
La Cambre-Horta / M2
Villa Buggenhout, OFFICE Kersten Geers
David Van Severen
2
L’espace intercalaire, entre branche et porte.
1
voir Michel Foucault, in Les
Hétérotopies, Fécamp, Nouvelles Éditions Lignes, 2009, p. 29.
2
voir Aldo Van Eyck, in Aldo Van Eyck
Writings. The Child, the City and the
Artist, vol.1, Amsterdam, SUN, 2008,
p. 50.
La maison individuelle s’impose comme la typologie par excellence d’habitation en Belgique. Nous l’apercevons à la périphérie de toutes les villes belges, vêtue de briques rouges, blanches ou grises, elle est multipliée, étalée et séparée des autres par des haies de lauriers. Comprise comme le besoin primaire de posséder son propre refuge, elle constitue le réceptacle de nos désirs individuels, aussi variés soient-ils.
Paradoxalement, elle aparaît la plupart du temps sous la forme de la fermette traditionnelle banale, standardisée et fonctionnelle qu’on lui connait.
Ainsi disposée au milieu de sa parcelle, le reste est défini comme jardin, espace de verdure privatisé. Il joue un rôle crucial en maintenant l’équilibre du binôme « abri » (lieu commun, conventionnel et donc rassurant) et « nature » (désir de se différencier, de se démarquer, de fuir un monde quotidien bien trop banal). En ce sens le jardin, une des hétérotopies les plus anciennes nous informe Foucault1, semble être à la maison une possibilité de fuite, un lieu de projection depuis lequel les habitants peuvent confronter leur univers domestiqué au monde externe, jouir du frisson de l’aventure vers l’inconnu depuis le seuil, moyennant bien entendu la possibilité à tout instant de revenir vers la rassurante protection offerte par leur espace domestique. La réalité que
Bas Princen nous donne à voir par sa photo prise de la villa
Buggenhout d’OFFICE, est l’illustration même d’un moment de clash de ce binôme au seuil de l’habitation. Il cadre au sein de son image, le