Le sidas
Peu de temps après, le sujet apparaît dans les journaux conventionnels avec des titres mentionnant « la peste des gays » ou « le cancer des gays »... on ne sait rien de la maladie sinon qu’elle s’attaque aux gays et qu’elle tue. En 1982, plus de cas surgissent, et cette fois dans d’autres communautés : chez des UDI (utilisateurs-trices de drogues par injection), des hémophiles, des Haïtiens et des receveurs de transfusion sanguine. Le terme SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) commence à être utilisé, mais on ne connaît toujours pas la cause de la maladie et plusieurs hypothèses sont envisagées. Le virus responsable du sida a été isolé en 1983, mais n’a été nommé officiellement « VIH » (virus d’immunodéficience humaine) qu’en 1986. On acquerra beaucoup de connaissance sur le virus dans les années qui suivirent: sa biologie, la façon dont la maladie se développe, l’existence de plusieurs souches différentes en constante évolution.
C’est que l’infection au VIH est fort complexe. Comme le virus s’attaque au système immunitaire et affaiblit patiemment nos défenses face aux autres infections, on ne meurt pas vraiment du sida lui-même, mais des maladies qu’on peut attraper si on a le sida. Il était donc difficile à l’époque, vu l’inexistence d’un test de dépistage du VIH abordable, d’affirmer qu’un patient était mort