Le silence
Notre second surveillant m’a demandé pour sortir du Silence de réaliser un travail sur : « Le Silence ».
Curieux me suis-je dit tout d’abord ? Faut-il le mimer en m’y replongeant et demeurer muet devant vous ? Difficile ensuite ? Comment expliquer en effet le Silence, par définition une absence de sons, en prononçant une série de mots, une suite de petits bruits ?
Parler du Silence est donc déjà faire grand bruit car le Silence est TOUT. A commencer le premier outil qui accompagne la vie de l’Apprenti. Le sujet n’est donc pas mince.
Aussi, ai-je pris le parti de vous présenter ma réflexion sur ce thème en retraçant avec vous les étapes de notre Rituel vécues par l’Apprenti que je suis depuis maintenant 18 mois.
Bien sûr, le Silence, en tant que profane je pensais le connaître.
Le Silence imposé tout d’abord.
« Silence, mange ta soupe ! » répétaient les parents.
« Silence ! » disaient les profs.
« Silence dans les rangs ! » aboyaient les supérieurs militaires.
Ou encore le Silence qui s’impose comme à l’occasion du respect d’une minute de Silence dédiée à une personne disparue ou le Silence religieux lorsque l’on pénètre dans une église.
Enfin, le Silence qu’on s’impose pour éviter de parler inconsidérément par exemple, illustré par le proverbe : « Si la parole est d’argent, le Silence est d’or ».
Puis vint la volonté d’être initié et la confrontation à la réalité du Silence.
Dès les premières discussions avec nos frères enquêteurs, aucune certitude ou réponse, là un premier Silence s’opère, car à qui en parler ? Comment en parler ? C’est à ce moment précis que je perçus qu’une douce et lente introspection commençait en moi qui allait se prolonger le jour de mon initiation.
Avec le Cabinet de Réflexion : véritable caverne alchimique où se déroule ce que je peux maintenant appeler un rite de purification. Seul dans une pièce exigüe aux murs noirs éclairés par une seule bougie vacillante,