Le sport et le communisme
Le Parti communiste soviétique a, tôt dans son règne, décidé d’avoir main mise sur le sport professionnel. Suivant les principes de son idéologie égalitaire, il permet à tout individu, peu importe sa classe sociale, d’accéder aux échelons supérieurs dans le sport de haut niveau. Ce faisant, il crée une forme d’« amateurisme libéral », une ouverture sportive qui laisse de côté la rigidité bureaucratique habituelle du régime communiste. En effet, cet amateurisme libéral semble, à première vue, paradoxal au régime autoritaire en place en Europe de l’Est, car le Parti communiste a tendance à favoriser une structure fixe, et à offrir des passe-droits aux amis du régime. Sous ce couvert de libéralisme se cache pourtant une structure très ressemblante à celle du Parti communiste lui-même, sous forme de pyramide, afin de laisser aux sportifs la possibilité de « trancher eux-mêmes tous les problèmes se rapportant au sport ». Ainsi, la décision des dirigeants est plutôt de baser l’ascension sportive sur le mérite athlétique de l’individu, afin d’élever les sportifs de haut niveau en idoles pour le peuple en tant que symboles du travail sans relâche et du sacrifice. En fait, le Parti communiste, tout comme les nationaux-socialistes en Allemagne et les fascistes en Italie, désire contrôler le sport professionnel dans le but de commander aux masses populaires et de les divertir tout en les conditionnant : « Sous les régimes du fascisme italien et du national-socialisme, le sport devient ainsi une technique privilégiée pour uniformiser les pensées et les comportements de masses. »
Les communistes ont donc continué dans l’optique de ces régimes en créant un ministère des sports dès 1936, puis en réorganisant les organismes directeurs du sport soviétique en 1959. L’État, dans le but de produire des athlètes professionnels de niveau mondial, aide les jeunes amateurs à s’entraîner et développer leurs compétences : « C’est un fait que les