Le stalinisme Dix ans après la révolution d'octobre 1917, le nouvel homme fort du régime soviétique, Joseph Staline, décide de transformer profondément l'URSS et d'engager le pays sur la voie de la collectivisation forcée des campagnes et de l'industrialisation accélérée. Ces bouleversements, qui visent à « construire le socialisme dans un seul pays », s'accompagnent d'une formidable mobilisation de la société, d'un développement de la terreur, de l'imposition d'un système totalitaire, le stalinisme. Quatre années durant, la Russie est déchirée par une terrible guerre civile, dont le pays sort très affaibli. Cette guerre oppose les « rouges », les bolcheviks, aux « blancs », qui souhaitent un retour au régime tsariste. Après quelques succès, les armées blanches sont vaincues en 1920 par l'armée rouge (nom donné à l'armée soviétique créée en 1918 par Trotski) commandé par Trotski. Pour gagner une guerre totale dont dépend sa survie, mais aussi « pour passer directement au communisme » (Lénine) les bolcheviks prennent des mesures dictatoriales. C'est le communisme de guerre. Toutes les entreprises, les banques, sont nationalisées. Les produits sont rationés, les salaires versés en nature, car la monnaie, totalement dépréciée, est appelée à disparaître. L'économie est militarisée : l'Armée rouge bénéficie de toutes les priorités ; les ouvriers, assimilés à des « soldats du travail », ne peuvent quitter leur usine. Un obstacle majeur subsiste cependant : la résistance des paysans, qui refusent la conscription et les réquisitions des produits agricoles. En 1920-21, de grandes révoltes paysannes en Ukraine et en Sibérie secouent le pays. Pour les vaincre, les bolcheviks lancent de véritables opérations militaires, déportant les populations de villages entiers. Dévastées par la guerre et les réquisitions, les campagnes russes sont frappées par une terrible famine qui fait 5 millions de victimes. Dans les villes, la disette sévit, la production industrielle