Le sujet peut-il être inconscient?
On dit de l’homme qu’il est un sujet pour le distinguer de ce qui n’est pas capable de penser et de se penser, et que l’on qualifiera alors d’objet.
Le sujet est donc, par définition celui qui possède une conscience qui lui rend le monde présent. Cette conscience lui permet aussi de se reconnaître lui-même comme étant l’auteur, ou détenteur, de ses pensées. De ce fait, il est aussi capable de penser à ce qu’il va faire et d’orienter son comportement selon sa propre volonté. Le sujet semble donc être assez transparent à lui-même, avoir un accès à son intériorité car si on devait admettre qu’il agisse selon des mobiles qu’il ignore on ne pourrait plus lui reconnaître une autonomie et cela nous amènerait peut-être même à lui refuser le statut de sujet.
Pourtant, depuis longtemps maintenant, de multiples approches ont mises en évidence des présences inconscientes dans le psychisme. La question qui nous intéresse ici est de voir dans quelle mesure ces présences sont influentes et si elles sont conciliables avec le statut de sujet que l’on souhaite conserver à l’humain : le sujet peut-il donc être inconscient ? Y a-t-il une contradiction indépassable à vouloir concilier les deux notions, ou alors faudrait-il réviser l’approche fondamentale que nous avons d’un sujet ?
I le sujet est avant tout conscient
a)le sujet est conscient de tout un monde d’objets.
La notion d’objet paraît indissociable de celle de sujet (voir étymologie) puisque la reconnaissance de l’objet en tant que tel ne semble pas pouvoir provenir d’ailleurs que d’un sujet. Celui-ci va d’ailleurs aussi acquérir son statut de cette capacité à reconnaître un objet : puisqu’il peut reconnaître à l’objet son statut d’objet, c’est qu’il est capable de prendre du recul par rapport à son environnement et de le saisir intellectuellement, de le penser.
b) Etre sujet c’est donc se saisir comme un être distinct, ayant une individualité de laquelle peut surgir