Le symbolisme
Ma planche m’a été inspirée suite au travail qu’a dernièrement présenté Pierre en traitant du Moyen Age. Mais mon propos ne sera pas de développer plus à fond le thème de la chevalerie au Moyen Age, mais d’aborder plus la chevalerie en tant qu’idéal pour notre temps, au même titre que la Franc-maçonnerie, avec me semble-t-il quelques points de similitude, si tant soit peu que l’on s’intéresse au symbolisme. Mais avant de traiter du fond du sujet, il convient d’abord de rappeler quelques points de repère historique afin de poser les fondements visibles de notre réflexion. Empruntons à l’historien Georges Duby les propos liminaires de l’article Chevalerie qu’il écrivait pour l’Encyclopédie Universalis (1968) : « La chevalerie apparaît au XIème siècle comme une catégorie de la société féodale rassemblant les spécialistes du combat cavalier, devenu le seul réellement efficace. C’est par le rite de la remise des armes, l’adoubement, que le jeune homme ayant achevé son éducation militaire, est fait chevalier, apte à coopérer loyalement à la défense du peuple et au maintien de la paix. En France, la chevalerie devint rapidement une caste héréditaire et, sous l’influence de l’Eglise et des croisades, peu à peu se sacralisa. Au cours du XIIème siècle, les qualités fondamentales du bon chevalier, vaillance, loyauté, largesse et courtoisie, furent reconnues comme les vertus par excellence de la noblesse. » - fin de citation –
La morale de la chevalerie, véhiculée par les œuvres maîtresses de la littérature médiévale en langue vulgaire (c’est une morale virile, en effet le mot « chevalier » n’a pas de féminin), cette morale donc, s’imposa à l’ensemble de l’aristocratie européenne, qui voyait dans ses valeurs spécifiques les critères de la supériorité sociale. Cette éthique de l’honneur exerça, dès lors, une séduction profonde et durable, instituant des règles de comportement et de convenances qui n’ont point, de nos jours, perdu tout leur prestige.