Le système japonais de formation et le développement du travail collaboratif: un nouveau modèle à imiter?
David Rolland
Chercheur Télé-université
Association d'économie politique
Montréal, 12-13 novembre 1999
résumé
Le modèle japonais de formation des compétences est un modèle axé sur la formation en entreprise. Il est basé sur un cheminement structuré d'apprentissage sur les lieux de travail que complète un système de rotation des tâches. L'organisation du travail en équipe sert de structure de base pour faciliter ces processus de mise en commun des connaissances.
Introduction
Du point de vue de la performance des entreprises, la formation de la main-d'oeuvre est certainement un enjeu économique important. Toutefois, il est assez usuel de percevoir la formation professionnelle comme une faille du marché (McNabb, 1994). L’approche du capital humain de Gary Becker (1964) montre qu’il y a toujours un déficit de formation au sein de l’économie de marché et ce phénomène justifie à un certain degré l’intervention de l’État dans ce domaine. L'internalisation des coûts de formation a été davantage observée auprès des entreprises qui ont développé un marché interne du travail. La formation y est amortie sur une plus longue période et la création d’échelles de promotion induit des conditions favorables à la stabilisation de la main-d’oeuvre ainsi qu’à une gestion interne des compétences. L'approche des marchés interne du travail développée par Doeringer et Piore (1971), montre que les entreprises développent des cheminements de carrières internes en assumant le coût du développement des compétences particulières à l'entreprise.
L’exemple japonais semble pouvoir illustrer certains aspects de l'approche des marchés internes du travail. Notre intérêt se portera sur les mécanismes de transmission des savoirs, essentiels au dynamisme de la mobilité interne au sein de l’entreprise.
Nous allons d’abord schématiser ce que l’on entend par le modèle japonais