Le temple de mars ultor
ET SES ASPECTS ARTISTIQUES par André LARONDE
Séance du 3 octobre 2007
La Libye offre une longue façade méditerranéenne, plus de 2 000 km, et si l’intérieur du pays est steppique et désertique, la côte jouit du climat méditerranéen. Pourtant la Libye est considérée généralement à tort comme une région désertique de peu d’importance pour les civilisations classiques. Cette présentation voudrait démontrer que ce pays mérite d’être mieux connu. Elle répond à une aimable invitation de Arnaud d’Hauterives, Secrétaire perpétuel de l’Académie, à la suite du voyage qu’il a effectué en avril 2007, en Libye, avec des confrères de plusieurs Académies de l’Institut. Ce m’est aussi un devoir de piété que de rappeler tout ce que l’archéologie et l’histoire de la Cyrénaïque doivent à l’action de François Chamoux, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et qui fut non seulement un maître et un initiateur hors de pair, mais un guide attentif de tous les moments. Il vient de nous quitter, et cette perte est de celles que rien ne saurait effacer. La Libye classique comporte deux ensembles, la Cyrénaïque à l’est et la Tripolitaine à l’ouest, séparées par le golfe de la Grande Syrte. La Cyrénaïque, cet ensemble de deux plateaux bien arrosés et fertiles, attira les Grecs venus de Théra (Santorin actuelle, au sud des Cyclades), dès le début de la seconde moitié du VIIe siècle av. J.-C. D’abord régie par une dynastie issue du fondateur Battos, elle connut ensuite, vers 440 av. J.-C. environ, un régime républicain qui la régit dans la seconde moitié du Ve siècle et pendant la plus grande part du IVe siècle, avant de rejoindre la monarchie des Ptolémées d’Alexandrie à partir de 321, puis d’entrer dans le monde romain au Ier siècle av. J.-C. Cyrène se dota d’une riche parure monumentale, dans le sanctuaire d’Apollon, sur l’agora et encore dans de grands sanctuaires comme celui de Zeus, dont le temple, le plus grand temple grec