Le temps des victimes
LAWSON
Nadou
1ère année de bachelier en droit
LECTURES DIRIGEES
Premier travail
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Le temps des victimes
Par Caroline ELIACHEFF et Daniel SOULEZ LARIVIERE
Maître de conférence
Christine PEVEE
De nos jours, il est peu fréquent de feuilleter un journal sans être confronté à un fait divers. Nous sommes sans cesse soumis à des gros titres mettant en scène le désarroi des victimes et le caractère ignoble des accusés. Si nous devions définir le terme victime, nous devrions nous référer à la première définition qui fut donnée par l’ONU en 1985 : « On entend par victimes des personnes qui individuellement ont subi un préjudice, notamment une atteinte à leur intégrité physique ou mentale, une souffrance morale, une perte matérielle ou une atteinte grave à leurs droits fondamentaux, en raison d’actes ou d’omissions qui enfreignent les lois pénales en vigueur dans un Etat membre, y compris celles qui proscrivent les abus criminels du pouvoir. »¹
Depuis quelques années, les victimes occupent une très grande place dans les medias, poussés par une demande de l’audimat à confronter le public à des faits réels, lui permettant ainsi de s’identifier à ces victimes, et ainsi se sentir moins seul dans la détresse. Suite à cela, la victime est susceptible de développer le complexe d’Erostrate, c’est-à-dire jouir d’une puissance résultant de sa nouvelle notoriété. Pour certains, cela peut comporter trois bénéfices dont certaines personnes abusent fortement : faire l’unanimité, n’être plus contredit, être dans une demande jamais satisfaite. Cette demande jamais satisfaite inclut aussi le fait que le plaignant aura tendance à ‘‘diaboliser’’ la personne qu’elle accuse de ses maux. Pourtant, lorsqu’on observe de manière objective le plaignant et la personne qu’elle accuse, on ne perçoit aucun signe extérieur permettant de les distinguer, l’un pouvant aisément prendre la place de l’autre. Face à cette