Le testatment de jeanne la héronne
Pour le remède et le salut de mon âme…
C’est dans cette perspective nouvelle, que la pratique testamentaire se multiplie. Les Hommes ressentent davantage la nécessité de se préparer le plus tôt possible à son passage dans l’au-delà au moyen d’un acte juridique qui permet d’avoir la conscience tranquille à tout point de vue, le testament. Le document que nous avons à étudier est une source de la pratique, acte qui régit et informe sur les relations et conditions sociales d’une personne; ici cette source est un testament c’est-à-dire que l’auteur fait connaitre avant sa mort par écrit ses dernières volontés afin qu’après son décès les personnes désignées dans cet acte disposent des biens laissés en leur faveur. Ce testament daté du 20 aout 1409 a été enregistré au Parlement de Paris, organe central du pouvoir judiciaire royal. Rédigé par Jean Pièce et Jean de Saint-Germain, notaires royaux en son Châtelet de Paris, ce testament a été demandé par Jeanne de la Héronne. Présentée comme une « bourgeoise de Paris, infirme de corps, mais saine de pensée et de raison », il semble qu‘elle fut poissonnière d‘eau douce, commerce florissant à Paris qui consistait à vendre et à commercer les poissons au Petit Pont de Paris, près du Petit Chatelet. Par le fait que son testament fut rédigé au Parlement, il semble qu’elle doit être issue d’un milieu aisé et peut-être issue de la société bourgeoise parisienne et qu’elle se soit donc mariée avec un Parlementaire. Sous le règne de Charles VI (1368-1422), Roi de France, la pratique testamentaire est de plus en plus importante notamment du fait que la société bourgeoise parisienne s’allie davantage avec le Parlement de Paris. Dans les Archives nationales, les historiens ont retrouvé un ensemble de testaments enregistrés au début du XVe siècle au Parlement de Paris. Dans ces archives, ils y avaient deux cent trente-six testaments dont trente et un était ceux de femmes. Ce nombre