Le texte de théâtre
Quelle place occupe les didascalies dans les scènes d’exposition présentées dans ce corpus ? Le corpus à étudier est constitué de 4 scènes d’exposition : les deux premiers extraits sont écrits par Molière et témoignent des règles du théâtre classique ; il s’agit de la première scène du Misanthrope (1666) et du monologue initial du Malade imaginaire (1673). Beaumarchais, un siècle plus tard, compose son Mariage de Figaro (1784) avec des impératifs sensiblement différents. Enfin, la comédie de Yasmina Réza intitulé Art (1994) nous permet de voir un texte contemporain. Dans tous les cas le lecteur aujourd’hui remarque la présence de didascalies, généralement écrites en italiques. On peut souligner ce qui est régulièrement mentionné par les écrivains dans les indications scéniques. L’analyse fait aussi ressortir des évolutions. Les didascalies indiquent le lieu de l’action, les déplacements et les mouvements des personnages. Molière choisit un lieu assez peu précis quand il écrit : « La scène est à Paris, dans la maison de Célimène » dans le Misanthrope. C’est la même chose pour Le malade imaginaire : « la scène est à Paris ». Beaumarchais lui aussi précise le lieu de l’action en disant « la scène est au château d’Aguas-Frescas, à trois lieues de Séville ». Enfin, Réza mentionne le lieu de l’action en parlant du « salon d’un appartement ». On peut imaginer la place des protagonistes quand le dramaturge précise qu’Alceste est « assis » et qu’il « se lève brusquement », d’Argan « assis […] compte avec des jetons ». Figaro et Suzanne se préparent pour la cérémonie du mariage, l’une en attachant « à sa tête […] un petit bouquet de fleurs d’orange », l’autre en « prenant les mains » de sa fiancée. Yasmina Réza insiste sur les attitudes des personnages qui se regardent (« Marc regarde le tableau. Serge regarde Marc qui regarde le tableau »). Il y a donc des similitudes mais avec plus d’attention, on voit apparaître des nuances voire des