Le thème de l'altérité et sa relation avec le sex
L'altérité, c'est le sexe
Nous pourrions reconnaître en notre semblable quelqu'un de différent, parce que nous le sommes pour nous-même. La naissance de l'altérité pourrait résulter de la division du sujet, puisque nous sommes à chaque instant la proie d'un dédoublement interne À peine né, nous avons commencé dans cette voie : nos parents nous ont voulus à une certaine place et nous n'avons eu de cesse que de les contredire. Nous avons appris à affirmer notre existence en disant non à ce qui nous détermine : non est notre premier Nom et le reste. Son patronyme nous fouette et fait de nous d'éternels voyageurs. Mais cette dualité interne suffit-elle à engendrer la reconnaissance de l'altérité ? Ce n'est pas sûr, car assoiffé de la résolution de sa contradiction, la mêmeté va tenter ce sujet divisé. Il lui faut de l'Un, il aime le groupe qui l'unifie et rejette l'étranger. Il lui faut de l'Un, solution que n'offre pas le traumatisme sexuel.
Peut-on espérer maintenant que l'amour va dispenser la grâce d'une reconnaissance du prochain ? Le christianisme a promis une telle rédemption par l'amour. Mais comme son amour s'est clivé du sexe, il a obtenu le contraire. L'autre de l'amour ne diffère pas vraiment de nous, il est encore notre double ou notre idéal narcissique. L'amour de narcisse se retourne si aisément en haine.
Pour Lévinas, la découverte de l'altérité, le visage du semblable suppose la transcendance divine, qu'il réduit à un grand Autre dans le cadre de ses essais philosophiques. Cette reconnaissance d'autrui frappe celui qui la fait et l'éveil de la conscience reste le... » mouvement premier vers autrui dont la réduction intersubjective relève le traumatisme frappant secrètement la subjectivité du sujet » (E. Levinas : Entre nous. Essais sur le penser à l'autre. Paris Grasset 1991). Mais on ignore la nature de ce traumatisme, de même que l'on comprend mal ce qui pousse à l'affronter sinon un choix éthique mystérieux. En écrivant « Malaise