Le théâtre est-il fait pour être lu ou representé ?
Depuis toujours la representation semble faire du spectateur un témoin de la scène. La magie des pièces réside dans la façon dont elles sont présentées aux yeux des spectateurs, ainsi, un auteur qui met en scène sa propre pièce l'impregnera du sens exact qu'il veut lui donner. Durant les premiers temps lors que l'apparition du théâtre, les auteurs étaient également metteurs en scène, ce qui facilitait la transmission d'un certain message aux spectateurs. Tandis qu'un metteur en scène actuel tel que Jean Anouilh qui reprend Antigone de Sophocle, intercepte le texte, se l'approprie et le façonne à sa manière. L'action première et les idées que cette pièce renferme peuvent être bafouées à l'encontre de la morale initale. En effet, dans l'adaptation, bien qu'en ayant conservé les mêmes personnages, Antigone est représentée comme une jeune fille qui se rebelle contre l'autorité. Anouilh ré-écrit ce texte sous la seconde guerre mondiale et en symbole le contenu : le personnage éponyme est associée à la France qui lutte contre l'Allemagne, son oncle Créon. Sa description physique est péjorative quand à celle de Sophocle qui la désigne