Le théatre elisabéthain
I) Définition :
Le théâtre élisabéthain désigne le mouvement théâtral qui s'étendit de la fin du XVIe et du début du XVIIe s. en Angleterre, essentiellement à Londres, sous les règnes d'Élisabeth Ire, de Jacques Ier et de Charles Ier. Dominé par la figure de Shakespeare, il correspond à l'âge d'or du théâtre anglais.
II) Caractéristique de la scène de cette époque :
La scène élisabéthaine, fondamentalement différente de la scène frontale à l'italienne, répandue en Italie et en France, est logée dans un édifice à ciel ouvert, de forme polygonale ou circulaire; celui-ci enserre un espace central, l'équivalent d'une arène entourée de galeries, sur trois étages, où se tenait le public. Une vaste aire de jeu s'avance dans cette arène ; les acteurs sont donc entourés par le public, sur trois côtés. Adossée au mur du fond, à l'arrière du proscenium (avant-scène), une petite scène couverte par un auvent de chaume peut être fermée par un rideau ; elle est surmontée d'un étage servant le plus souvent de rempart ou de balcon. Un troisième étage accueille généralement des musiciens. Les théâtres privés, couverts, offrent aussi une vaste et profonde aire de jeu dans une salle de forme rectangulaire. La pluralité des espaces scéniques permet des changements de lieu et de séquence parfois très rapides. Les lieux successifs de l'action (palais, forêt, lande, camp militaire, place, etc.) sont évoqués par quelques accessoires réalistes, le caractère des entrées, le ton et le costume des comédiens. À la différence de la scène frontale à l'italienne, sur le proscenium élisabéthain l'acteur est au milieu du public populaire, qui assiste au spectacle debout dans l'arène. Vu de face et de côté aussi bien que de dos, il est donc plus engagé physiquement, et son jeu est plus gestuel et codé que travaillé dans la finesse de l'intériorisation. Plutôt qu'un personnage mimétique, l'acteur est une figure troublante et provocatrice, dont les déplacements