Le theatre imagination la plus folle
Le vrai Cyrano n’était pas d’origine gascogne. Il est né à Paris dans une famille bourgeoise et habita pen- dant son enfance dans la vallée de Chevreuse. Là, il vécut dans une atmosphère campagnarde. Il retourna à Paris à l’âge de dix ans, pour entrer au collège de Beauvais, dont il se moque dans la comédie Le Pédant joué.
Jeune homme, il mena une vie agitée, fréquentant les cabarets parisiens. Son nez était réellement disproportionné, et il savait en rire.
À l’âge de vingt ans, il s’engagea comme mousquetaire dans la compagnie de Casteljaloux (la compagnie du Cyrano de la pièce de Rostand). Il fit preuve de vaillance et son courage devint légendaire. Mais cette carrière militaire prometteuse fut écourtée par des blessures successives en 1639 et 1640. Il regagna Paris en 1641.
À partir de 1645, il se lança dans la littérature mais ne parvint pas à en vivre. À la recherche d’un protecteur, il entra au service du duc d’Arpajon en 1652.
L’écriture de Cyrano est burlesque, il pratique un humour décapant, notamment dans ses Lettres (1654). Il adopte les idées du mouvement libertin, qui considère que le monde n’est que matière et prône l’athéisme. Les libertins remettent également en cause la société telle qu’elle est organisée et rêvent d’un monde libre et juste, où la notion de plaisir a une place importante. Mais en remettant en cause la religion et donc le pouvoir royal, les libertins courent des risques.
Ainsi, la tragédie de Cyrano, La Mort d’Agrippine, en 1653, fit scandale par son athéisme et fut vite interdite. Ses deux romans d’anticipation, les États et empires de la Lune et les États et empires du Soleil, ne purent être publiés de son vivant. Ces romans racontent les aventures d’un voyageur débarqué sur la Lune puis sur le Soleil. Ce voyageur rencontre les habitants de la Lune et du Soleil, ce qui permet à Cyrano