Le titre
- La notion d’intertextualité naît dans les années 1960, et se fonde sur une idée : on ne peut pas envisager un texte sans penser à ceux qui ont été écrits auparavant. C’est ainsi que Julia Kristeva, dans Sémiotikè̀ (Le Seuil, 1969), définit l’intertextualité comme une "permutation de textes" : "Dans l’espace d’un texte plusieurs énoncés pris à d’autres textes se croisent et se neutralisent". Ainsi, l’auteur construirait son texte en exploitant des fragments de textes antérieurs. L’intertextualité n’ est pas à proprement parler conçue comme un phénomène d’imitation : il s’agit moins de citer les textes antérieurs que d’en retrouver des traces, parfois disséminées inconsciemment par l’auteur. On comprend dès lors que la parodie, le pastiche, l’allusion participent de l’intertexte.
- Gérard Genette définira ensuite l’intertextualité de façon plus large. Dans Palimpseste (Le Seuil), il nomme transtextualité "tout ce qui met [un texte] en relation, manifeste ou secrète, avec d’autres textes". La transtextualité inclut quatre types de relations :
• L’architextualité : la relation qu’un texte entretient avec la catégorie générique à laquelle il appartient.
• La paratextualité : la relation d’un texte avec son paratexte (préfaces, avertissements...).
• La métatextualité : la relation de commentaire qui "unit un texte à un autre texte dont il parle, sans nécessairement le citer (le convoquer), voire, à la limite, sans le nommer. [...] C’ est par excellence la relation critique".
• L’intertextualité : elle comprend autant l’allusion, le plagiat que la citation. L’intertextualité peut ainsi prendre différentes formes, et permet de considérer le texte comme une production vivante qui contient un morceau de culture universelle.
2 - Les différentes modalités de l’intertextualité
- La citation. Elle est la forme la plus visible de l’intertextualité, notamment grâce à des codes typographiques (décalage de la citation, restitution de la présentation