Le tourisme culinaire
L’EXEMPLE DU CANADA
Hersch JACOBS*, Florence SMITS**
Le tourisme est une des activités dont la croissance a été la plus forte au cours de ces dernières décennies dans l’ensemble des pays développés. Très porteuse sur le plan économique, elle est souvent critiquée en raison des menaces qu’elle fait peser sur l’environnement et les lieux ainsi que sur les sociétés du fait des aménagements et de la concentration spatio-temporelle de touristes qu’elle suscite souvent. Depuis quelques années, on assiste à une diversification des activités touristiques qui se traduit par une plus grande diffusion spatiale ainsi que par des équipements de moindre ampleur. Le rapport à l’espace et aux sociétés se trouve modifié, les touristes recherchant principalement un contact avec une nature réelle ou recrée et un « retour aux sources ».
L’objectif de cet article est de montrer que le tourisme culinaire est aussi un concept géographique en identifiant ses impacts à des échelles différentes à travers quelques exemples canadiens. Au sein de ces nouvelles activités, qu’il s’agisse du rafting, de la randonnée pédestre ou du renouveau du tourisme vert, le tourisme culinaire a connu une croissance remarquable. Ce terme, forgé il y a moins de 10 ans (L.
Long, 1998) désigne aujourd’hui une des branches dont la croissance a été la plus forte selon l’Agence mondiale du tourisme. Son essor est d’autant plus important qu’elle permet la promotion d’une identité territoriale et un développement économique. Au-delà de la simple offre de boissons ou de nourritures typiques et/ou de qualité, le tourisme culinaire a pour objet de permettre aux touristes de saisir « l’esprit d’un lieu » à travers la consommation de produits alimentaires. Cela suppose la création et/ou la promotion d’une identité culinaire, une coopération entre les différents acteurs d’un espace afin de proposer un produit cohérent et articulé qui se distingue des