Le trapèze volant est-il un sport?
Le trapèze volant est-il un sport ?
Voler…
Au travers des époques, l’homme a nourri ce rêve fou de pouvoir voler. Prisonnier de son enveloppe charnelle, l’esprit de l’homme s’imaginait et s’imagine encore planer au-dessus des cimes, sentir le frisson de s’élever, de voir le monde rapetisser à mesure que l’on prend de la hauteur, de sentir ce souffle sur notre visage les bras déployés tels de grandes ailes d’oiseaux. S’élever pour se rapprocher du soleil… Le rêve d’Icare n’en est-il pas le parfait symbole ? Malheureusement sa fin est tout aussi symbolique, car sans parachute, sans avion, sans combinaisons, l’homme se verra toujours rappeler que son corps n’est pas fait pour voler, vaincu par une force trop puissante que l’on nomme gravité. Il est d’ailleurs intéressant de se pencher sur la place de ce mot dans notre langue. On entend dans « gravité », le mot « grave ». Ce mot, que l’on parle d’une parole, d’un évènement, nous renvoi cruellement à notre réalité, notre quotidien, contrairement au mot « léger » notion plaisante d’un moment d’insouciance, de légèreté. La gravité… Cette force à la fois amie, car sans elle, les conditions nécessaires à la vie sur Terre ne seraient pas réunies, est également d’un certain point de vue notre geôlière. Pourtant certaines femmes, certains hommes semblent avoir réussi à s’en affranchir. On les appelle Trapézistes…
L’espace d’un court moment ils s’élèvent au-dessus du sol, leur corps tournoient, virevoltent d’un trapèze à l’autre. Ils semblent voler…
Cette discipline si spectaculaire, numéro star des plus grands cirques depuis son invention en 1859 a fait rêver des générations de petits et grands. Mais dans quelle catégorie placer cette discipline ? Est-ce un art ? Un sport ? Un spectacle ? Les trois en même temps ?
Cette dernière proposition me paraît la plus juste. Pour le démontrer nous aborderons en première partie, très brièvement l’histoire du trapèze, puis, les trapézistes,