Le travail et l'homme
RENCONTRES INTERNATIONALES DE GENÈVE
TOME XIV
(1959)
LE TRAVAIL ET L’HOMME
Georges LEFRANC – Youri FRANTSEV Louis ARMAND – Adolf A. BERLE – Jules MOCH Danilo DOLCI – Alexandre de MURALT
Le travail et l’homme
Édition électronique réalisée à partir du tome XIV (1959) des Textes des conférences et des entretiens organisés par les Rencontres Internationales de Genève. Les Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1959, 396 pages. Collection : Histoire et société d'aujourd'hui.
Promenade du Pin 1, CH-1204 Genève
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Le travail et l’homme
deuxième de couverture
La notion de travail revêt aujourd’hui, dans notre société activiste et industrialisée, du travail. une Loin signification d’être une nouvelle, au point que notre civilisation a pu être qualifiée de civilisation servitude fatale ou une expiation, le travail est glorifié comme le moyen qui permet de transformer radicalement les conditions de la vie humaine. Une telle manière de voir a un fondement solide. Il n’est pas douteux que l’homme trouve dans le travail une joie et un apaisement. Mais cet équilibre n’est-il pas instable et précaire ? En ce sens déjà qu’il implique une dépendance — fût-elle conquérante — à l’égard du monde, au détriment d’une sagesse nécessaire à ce détachement que le cours de la vie impose à chacun. Il y a plus : la mécanisation a dépersonnalisé le travail industriel au point de lui ôter toute initiative. Comment invoquer dès lors la joie du travail libérateur ? Le machinisme a introduit parmi les hommes, en dépit de la démocratisation, deux catégories : l’une pour qui le travail est réellement une joie, l’autre qui n’en connaît guère que la répétition lassante des mêmes gestes. Qu’en est-il alors de cet élément de spiritualité inséparable d’une activité vraiment humaine ? Mais aux pronostics désabusés de ceux qui voient en noir les perspectives ouvertes par l’automation, on peut opposer que les conditions nouvelles de la production, qui permettent de réduire