Le travail, le desir, le langage
Chapitre 7 : Production de valeurs d'usage et production de la plus-value[modifier]
Pour produire, le producteur a besoin de produits qui ont nécessité un travail. Le tisseur a ainsi besoin que des individus aient travaillé à extraire le coton. En consommant de la force de travail pour produire des valeurs d'usage, le capitaliste se situe donc dans une logique normale de producteur.
Toutefois, le capitaliste se rend compte que la valeur d'échange d'une demi-journée de travail permet à l'individu qui vend sa force de travail de produire pendant une journée entière. En vendant des marchandises à une valeur d'échange qui équivaut à davantage de travail humain que ce qu'elles lui en ont coûté, le capitaliste réalise ainsi sa plus-value.
Marx et la spécificité humaine du travail
Il m'a longtemps paru évident que le travail était une activité spécifiquement humaine. L'idée m'en avait été inculquée durant ma formation, et j'ai vécu avec elle jusqu'au jour où, prévoyant d'examiner la question en cours, je me suis reporté au célèbre chapitre du Capital dans lequel Marx développe des considérations sur les abeilles et les architectes. Je vais d'abord à la fameuse citation, et je lis donc : « Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur1. » La première réflexion qui me traverse l'esprit à la relecture de ces lignes est la suivante : on voit rarement un architecte construire une cellule de ruche, et même si la chose arrivait, l'étape préalable à la construction ne serait pas aussi mentale que le suggèrent les