LE TRAVAIL
I - DEFINITIONS ET PREALABLES
Etymologie
Le terme de travail vient du latin « tripalium », qui signifie instrument de torture et de « tripaliare » qui veut dire torturer. Le sens étymologique rappelle que pour le monde antique le travail est associé à l’idée d’esclavage, de peine et de souffrance. Le travail non noble, c’est-à-dire ignoble est réservé aux classes vaincues et dominées. Il suppose une condamnation, voire même une malédiction, comme cela apparaît dans la Bible, lorsque Dieu condamne Adam et Eve à être expulsés hors du Paradis et qu’il accompagne cette condamnation de la sentence : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. »
Définition usuelle
Le travail est essentiellement une opération de transformation des données naturelles, en vue de la satisfaction des besoins et de l’amélioration des conditions de vie. Le travail de l’homme ne laisse pas être la nature comme elle est au départ, il la modifie, l’exploite, cherche à la soumettre et à la dominer. De plus lorsqu’il travaille, l’homme ne peut se contenter de travailler à mains nues, il va amplifier son travail en prolongeant la main par un outil, un instrument, une machine… c’est-à-dire par une invention technique. Travail et technique sont interdépendants.
Cette définition du travail le différencie alors de l’activité ludique – jeu ou loisirs – qui est une activité plutôt désintéressée, et dont la motivation serait plutôt le plaisir.
Spécificité du travail humain
Dans le Capital, Marx a écrit : « Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. » Pour Marx, le travail est essentiellement une activité consciente, réfléchie, volontaire. Il est la mise en