Le tribunat de la plèbe, les lois tabellaires et la question agraire au IIe siècle
Au IIe siècle, les tensions politiques au sein de l’oligarchie et les tensions sociales provoquées par les conséquences de la seconde guerre punique et par l’extension des théâtres d’opérations militaires dans lesquels Rome se trouve impliquée se cristallisent autour d’une magistrature spécifique : le tribunat de la plèbe. Cette magistrature va être à l’origine de mutations politiques en permettant à la plèbe urbaine d’acquérir plus de poids politique sans que l’on puisse parler d’une démocratisation de la vie politique à Rome.
I) Le tribunat de la plèbe : une magistrature sous le contrôle de l’oligarchie conservatrice dans la première moitié du IIe siècle, mais un tremplin politique pour l’aristocratie d’origine plébéienne
A) Une magistrature plébéienne garante des droits de la plèbe (voir ch. 1)
Les tribuns de la plèbe formaient un collège de dix magistrats élus annuellement par les concilia plebis, les conciles de la plèbe. Les patriciens en étaient exclus. Seuls pouvaient être élus des plébéiens, parmi lesquels se trouvaient des membres des familles consulaires d’origine plébéienne, des membres de l’oligarchie romaine. Rappelons que le collège de ces magistrats fonctionnait sur le mode de l’unanimité et que chacun des tribuns de la plèbe élus annuellement pouvait bloquer les initiatives politiques prises par ses collègues en opposant son droit de veto ou d’intercessio. Cette magistrature était censée défendre les droits de la plèbe, mais la nécessaire unanimité du collège des tribuns en limitait les prérogatives.
B) Une magistrature sous le contrôle de l’oligarchie conservatrice dans la première moitié du IIe siècle
Dans la première moitié du IIe siècle, surtout lors de la première phase de l’expansion romaine en Orient (voir ch. 4), le tribunat de la plèbe est une magistrature qui sert de relais à l’oligarchie conservatrice pour affaiblir politiquement les «