Le tympan de Moissac (analyse)
[…] et je vis un trône […] et quelqu'un assis sur le trône. Celui qui était ainsi paraissait semblable à une pierre de jaspe et de sardoine ; et il y avait autour du trône un arc‐en‐ciel, semblable à une émeraude. Autour du trône étaient encore vingt‐quatre trônes sur lesquels des vieillards étaient assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leur tête, des couronnes d’or. Devant le trône il y avait une mer semblable à du cristal ; et autour du trône quatre animaux. Le premier était à la ressemblance d'un lion ; le second d'un taureau, le troisième avec le visage d'un homme, le quatrième était semblable à un aigle […] Il ne se donnait de repos ni le jour, ni la nuit, disant sans cesse : Saint, Saint,
Saint, le Seigneur tout‐puissant. » LE MESSAGE DU TYMPAN Le tympan du portail représente le retour glorieux du Christ sur terre pour assurer le triomphe définitif du Bien sur le Mal par le Jugement dernier et y établir le royaume de Dieu. Il porte la pourpre impériale romaine et un diadème byzantin. Il bénit de la main droite, sa main gauche posée sur le
Livre. Les symboles des quatre évangélistes, le taureau pour saint Luc, l’ange pour saint Matthieu, l’aigle pour saint Jean et le lion pour saint Marc, l’entourent. Sous la grande figure, les vingt‐quatre vieillards chantent la gloire de Dieu. Ils portent « la coupe débordante de parfums qui sont les prières des saints » et s'animent pour honorer la révélation divine. Le retour du Christ est un thème iconographique très fréquent au XIIe siècle : on le retrouve à Conques, à Autun, à Vézelay… LINTEAU, PIÉDROITS ET TRUMEAU Le tympan repose sur un linteau orné de rosaces. Semblable à la « pierre Constantine » du musée de
Cahors, il pourrait provenir d’un vestige romain réemployé. Sur les deux piédroits à