Le vin du solitaire
A. PRESENTATION
Le poème que nous vous présentons s’intitule LE VIN DU SOLITAIRE. Ecrit par Charles Baudelaire, il fait partie du recueil LES FLEURS DU MAL, et se situe dans le 3ème chapitre intitulé LE VIN, dont il constitue le 4ème poème. Il a pour thème le vin, considéré par le poète comme un moyen d’évasion et d’inspiration créatrice.
L’hypothèse de sens global est la suivante : à la recherche de forces créatrices, le poète a essayé différents moyens d’exciter ses sens, mais c’est par le vin qu’il parvient ici à s’élever, s’évader et créer.
Les axes de lecture que nous avons déterminés sont :
-le regard de la femme galante
-les plaisirs excitants, fugaces ou douloureux
-le vin qui transforme.
B. ANALYSE
1. Le regard de la femme galante.
Ce regard revêt une signification importante puisqu’il est abordé en premier et qu’il occupe tout un quatrain. On peut relever dans cette strophe le champ sémantique de la femme baudelairienne sous trois aspects :
-le regard lui-même (regard singulier, v. 1)
-la lune (le rayon blanc, v.2 ; la lune onduleuse, v. 3)
-l’eau (lac tremblant, v.3)
La comparaison du regard avec le rayon de lune qui se reflète dans le lac associe intimement ces trois éléments que le poète identifie à la beauté. De plus, elle met en relation la femme et la lune, que Baudelaire a par ailleurs mentionnée dans LES BIENFAITS DE LA LUNE.
La personnification de la lune renforce le pouvoir de ce regard-rayon blanc.
On relève l’allitération en « l » jusqu’au vers 8, consonne liquide qui accentue dans cette strophe l’idée d’eau liée aux yeux féminins, dans lesquels le poète peut boire ou se plonger. Cet élément liquide symbolise la féminité, la fécondité et la création.
Je cite ici « À une passante » : Moi je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan
Enfin on note que les quatre rimes embrassées du