Le virage libéral du mexique
Après avoir défendu une voie de développement originale, mêlant un ombrageux nationalisme politique et économique et un socialisme révolutionnaire dont la réforme agraire est des axes principaux, le Mexique doit réalisé un changement radical avec la crise de la dette de 1982. Après des mesures d’urgence d’inspiration libérale prises sur les recommandations du FMI et sous la pression de Washington, le tournant s’inscrit dans la durée avec Salinas de Gortari. A-t-il porté ses fruits ?
I. Le renoncement au nationalisme économique par une politique d’ouverture est un puissant facteur de croissance. 1. Le Mexique a renoncé au protectionnisme. En raison de l’épuisement du modèle de substitution des importations, qui a prévalu au Mexique pendant près de 50 ans, un processus de changement structurel est engagé au milieu des années 1980. L’objectif principal est d’accroître l’efficacité de l’utilisation des ressources, dans le contexte d’une économie ouverte aux flux de commerce international. Ce revirement s’insère dans une tendance globale des PED : les limites des tentatives de développement autocentré sont en effet apparues au grand jour. La confiance dans la jeune puissance industrielle, les intérêts bien entendus des élites mexicaines, l’ampleur du mouvement mondial des IDE et des délocalisations expliquent ce choix stratégique. Le Mexique entre dans le GATT en 1986. A partir de cette date, le gouvernement abandonne progressivement les licences d’importation et baisse ses droits de douane qui ne dépassent que rarement les 10% sur la valeur des importations. 2. Le Mexique est engagé dans une logique d’ouverture et d’intégration avec les Etats-unis et la Canada. Les trois quarts des échanges du pays sont réalisés avec les Etats-Unis : la signature de l’ALENA en 1992 représente donc un enjeu de taille. Le désarmement douanier a débuté dès 1994 et d’ici 2004 l’ensemble des droits de douane doit être