le voile noir
Quand je me suis attaquée à ce livre je rêvais de noircir mes pages avec une belle distance d’écrivain. Je me souhaitais calme, mesurée, réfléchissant posément au-dessus de mon cahier, contrôlant mon émotion. « De la tenue en toute circonstance… »
Dans cette vision idéale, il était hors de question d’écrire avec un paquet de Kleenex sur la table. C’est raté. (211)
Non qu’elle veuille mentir : elle le souligne très clairement en disant que « le public, ou l’idée d’être lu, oblige à une tentative honnête […] de lucidité » (17). Mais elle ajoute aussi que le regard d’autrui oblige surtout « à un effort de dignité dans la forme » (ibid.) : effort perceptible — sans qu’il soit en rien pesant — dans les premiers textes, qui sont plus longs que ceux qui suivent (respectivement