Le voyage
Il y a urgence. Les souffrances de la fille du maitre s’amplifient, et la situation au village se complique : le village est assailli par une meute de barbares qui pillent, volent et tuent sans pitié.
Lou Ho n’écoutant que son courage se faufile dans la forêt muni de la précieuse missive destinée à la guérisseuse du palais. Il court, grimpe, saute et accélère pour arriver avant que le brouillard ne tombe. Il file comme le vent sur les sentiers étroits et jonchés de pierres, rien ne peut l’arrêter. Lou Ho peine à se repérer. Dans la précipitation, il emprunte des chemins inconnus et il court, persuadé qu’il sera bientôt au palais. Il croit même apercevoir la petite maison isolée à l’entrée de la ville de l’empereur. Mais plus il approche de la masure, plus il se rend compte que ce repère n’est pas le bon et qu’il est perdu. Il ne parvient plus à retrouver le chemin du palais. Il s’était auparavant rendu qu’une seule fois chez l’empereur, et ce, pour son initiation à la maitrise des arts martiaux. Epoque enchantée, où adolescent il avait suivi son maître sur les sentiers escarpés. Il pensait que cet itinéraire resterait gravé à jamais dans sa mémoire, tant la vie avait été différente ensuite. Enfin reconnu par les siens comme un homme, investi des fameuses règles qui régissent le comportement d’un Samouraï. Refaire ce voyage initiatique dans d’autres conditions ne devait pas être compliqué. Mais malheureusement, l’heure tourne, la nuit s’installe et la brume pèse fortement sur la forêt. Il décide, exténué, de rebrousser finalement son chemin et de retourner au village avant de s’égarer définitivement. Il repartira le lendemain dès l’aube remettre cette lettre.
A la porte du village, Lou Ho découvre un champ de ruines. Immédiatement sous le choc, il s’avance hagard dans les ruelles habituellement si animées, aujourd’hui désertes. Les bâtisses sont anéanties par les flammes