Le clézio, un écrivain engagé
LE CLÉZIO, UN ÉCRIVAIN DE LA RUPTURE?
Marina SALLES* RÉSUMÉ: Ce travail a comme ligne directrice la problématisation de la notion d’
«écrivain de la rupture», un des critères fi xés par le Jury du Prix Nobel pour apprécier l’oeuvre de J.-M. G. Le Clézio. Dans ce sens, on part de trois formes qui caractérisent la rupture dans Le Procès-verbal, premier livre publié par l’auteur, en 1963: rupture avec le modèle …afficher plus de contenu…
Car ce qui frappe, c’est l’originalité, la liberté, le refus de tout dogmatisme de
Le Clézio qui dès Le Procès-verbal, prend ses distances avec les codes et les règles d’école, ne renonce ni au personnage, car ce serait «renoncer à l’humain19», ni au référent social ou historique, ni aux indices autobiographiques. Ses descriptions introduisent un véritable «lyrisme de la substance», une attention au mouvement brownien qui anime en secret la matière, très éloignés de la description «objectale» du Nouveau-Roman20.
La liberté s’affi rme également dans la subversion des genres littéraires que Le
Clézio, et il est bien en cela «notre contemporain», relativise au profi t de …afficher plus de contenu…
Le Clézio et Marina Salles (2006), Le Clézio, notre contemporain,
« Le jeu sur les genres ». 26 Itinerários, Araraquara, n. 31, p.15-31, jul./dez. 2010
Marina Salles
Verdurin dans À la recherche du temps perdu de Proust. Se trouve ainsi confi rmée la qualifi cation d’«auteur inclassable» que lui accordait Gerda Zeltner (1971) dès
1970.
Lorsque dans les deux dernières décennies du XXe siècle, le Clézio, avec
Le Chercheur d’or, Onitsha, Étoile errante, La Quarantaine, Révolutions et
Ritournelle de la faim, prend le tournant de l’autobiographie qui marque alors la littérature en France, il garde toutefois une très forte distance avec les