Le roman de la grande guerre. jacques goldman
Jean KAEMPFER : Le roman de la Grande guerre. Jalons pour l’histoire d’un genre séculaire | 1
Jean KAEMPFER
Université de Lausanne
Le roman de la Grande guerre. Jalons pour l'histoire d'un genre séculaire
ARTICLE
Il me faut, pour commencer, mettre en place un cadre général, définir quelques axes d'analyse. Et je pense aussitôt à La
Débâcle, le roman que Zola, arrivant au terme des …afficher plus de contenu…
Mais qu'on ordonne l'assaut – c'est une page plus loin – et l'anxiété s'efface aussitôt : « Je bous d'impatience. Mes camarades goûtent la même ivresse que moi. Tous les yeux brillent d'une joie féroce [15] . » L'attaque ayant échoué, chacun, « après avoir follement risqué sa peau, s'est repris et veut, à tout prix, la sauver. » Et Galtier, « semblable au rescapé de quelque cataclysme de la nature, joui[t] délicieusement de [se] sentir vivant » … La guerre, chez Galtier, n'est pas jugée : elle est, simplement ; elle procure des émotions …afficher plus de contenu…
« Cette division est logique, dira Jean Norton Cru, c’est-à-dire artificielle. » Oui sans doute : comme est « artificielle » aussi – c’est-à-dire littéraire, c’est-à-dire mémorable – la grande dramaturgie scopique du chapitre
« Bombardement », où Barbusse retrouve et condense les effets rhétoriques puissants – et parfois un peu grandiloquents – de Zola, son modèle. Regardons cela, rapidement. Voici, « en rase campagne, dans l’immensité de la brume [25] »,