Lecture analytique chapitre 30 candide
• Candide réfléchit sur la leçon du « bon vieillard » : le travail procure un bonheur simple, mais plus sûr que les grandeurs illusoires des « six rois » détrônés que Candide a rencontrés à Venise.
• Pangloss entame une tirade sur le thème conventionnel de la fragilité des grandeurs royales. Ce lieu commun entraine la prolifération d’un discours qui énumère les grands rois de l’histoire universelle ayant fini misérablement : rois de la Bible, puis ceux de l’Antiquité gréco-romaine, puis ceux de l’époque moderne à cette accumulation prouve que Pangloss n’a rien compris à la consigne du « Te taire » prononcée auparavant par le derviche. Il cède comme toujours au plaisir de la parole [discours rhétorique, logorrhée] à mécanique verbale qui s’emballe et tourne à vide. Les points de suspension soulignent l’automatisme et la sclérose de sa pensée : inutilité d’un discours qui pourrait durer jusqu’à l’infini.
• Le disciple coupe sèchement la parole à Pangloss : « Je sais aussi, dit Candide, qu’il faut cultiver notre jardin. » Candide possède désormais une autorité qui lui permet de soustraire à l’autorité de son ancien maître. Le « Je sais » est l’affirmation d’une connaissance fondée sur l’expérience vécue. L’expression « il faut » implique à la fois une obligation physique et une prescription morale. « Cultiver » est un verbe d’action qui précise, en l’intensifiant, le verbe « travailler » utilisé par Martin. « Cultiver » suppose un processus de civilisation qui transforme rationnellement la nature. « Notre » exprime la personnalisation affective de l’entreprise et insiste sur son caractère communautaire. à pour échapper à l’angoisse et à l’ennui, les hommes doivent se regrouper et participer à une œuvre collective.
• Avec le mot « jardin », on passe du point de vue général et creux (l’histoire universelle