Lecture analytique de l'incipit de jacques le fataliste
Introduction
L’ouvrage de Diderot est déconcertant, tant sur le plan de la forme que sur celui du genre qui le détermine. L’incipit place immédiatement le lecteur dans une situation inattendue : loin de répondre aux traditionnelles questions initiales (qui parle ? de qui ? où ? et quand ?), l’incipit propose un cadre surprenant. I) Un incipit inattendu
1) Le refus de présenter le cadre de l’histoire.
Le début du roman rompt avec toutes le conventions narratives.
- A chaque question posée sur le cadre correspond une réponse évasive : Comment s’étaient-ils rencontrés
Par hasard. D’où venaient-ils ? Où allaient-ils ? Du lieu le plus prochain ; Est-ce que l’on sait où l’on va. Diderot rappelle ici les conventions du roman pour s’en amuser.
- Néanmoins, quelques repères spatio-temporels nous sont proposés malgré tout : bien après la bataille de
Fontenoy = 11 mai 1745 ; moment de l’après-dînée, au sortir d’un cabaret en campagne (les champs).
2)La mise en scène de quatre instances principales
Dès le début de l’incipit, le lecteur est confronté à quatre instances dont deux au moins sont inattendues :
Les personnages principaux :
- d’abord désignés par ils, ils ne sont pas identifiés (Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe.
Diderot joue d’entrée avec une des conventions de l’incipit : la présentation des personnages. Le lecteur n’en connaîtra pas plus que ce que le titre avait évoqué : Jacques / le maître
- Néanmoins, la suite (le début du dialogue) propose quelques repères permettant de situer les personnages :
Néanmoins, la suite (le début du dialogue) propose quelques repères permettant de situer les personnages : o Jacques
a eu un capitaine (il a été soldat après une querelle avec son père : un régiment passait… je m’enrôle), il a été blessé au genou : un coup de feu boiteux.
il aime boire car il s’enivre de… mauvais vin.
Il a été amoureux : l’enjeu apparent de la suite sera d’entendre les