Lecture analytique dernier jour d'un condamné
Economie, simplicité avec laquelle la question est introduite. "Je me suis dit". Comme si celle-ci, s'imposait, allait de soi. Par ces quelques mots, nous entrons dans la conscience du narrateur qui nous entraîne dans ses pensées.
Puisque j'ai le moyen d'écrire, pourquoi ne le ferais-je pas ? Ici le narrateur suggère que l'acte d'écrire n'est qu'une affaire de volonté. Vient ensuite, tout naturellement, la question du thème, du sujet sur lequel va porter l'écriture. "Mais quoi" écrire ? s'interroge le condamné possédé corps et âme par une idée fixe, celle de sa condamnation à mort. Corps et âme, c'est le cas de le dire, puisque son esprit comme son corps sont privés de liberté, incarcérés au sens propre et figuré.
Les deux questions qui suivent portent sur l'intérêt et sur la pertinence d'une telle démarche, elle s'organisent dans un rythme binaire qui traduit le doute dans l'esprit agonisant du narrateur.
Comme dans un dernier soupir, l'esprit agonisant relève le défi, pour narguer le destin qui l'accable et faire front une dernière fois. "Pourquoi non ?" lance-t-il avant de puiser au plus profond de lui dans une descente toujours plus vertigineuse, "une tempête, une lutte, une tragédie", dans un rythme ternaire entraînant, un dernier râle pour vivre encore dans cet univers "monotone et décoloré". Et la gradation se poursuit dans la question qui suit, plus nous approchons du terme, plus l'idée fixe devient