Lecture analytique Dom Juan acte 1 scène 1
Introduction. Présenter rapidement Molière et les circonstances d’écriture de Dom Juan.
On est dans la scène d'exposition où il s’agit de donner aux spectateurs les informations essentielles pour qu’il puisse comprendre la suite : on a ici le portrait de Don Juan par Sganarelle, en l'absence de son maître, alors que Gusman demande des explications sur l'attitude de Don Juan. C'est l'occasion pour Sganarelle d'exprimer librement ce qu'il pense de son maître : il dresse alors un portrait terrible de son maître : « ce n'est là qu'une ébauche et, pour en achever le portrait, il faudrait bien d'autres coups de pinceau ». Il exprime ainsi la richesse et la complexité du personnage.
Problématique : en quoi ce passage répond-il aux fonctions de la scène d’exposition ?
Une scène d’exposition a pour fonction de donner aux spectateurs tous les éléments nécessaires pour comprendre ce qui se passe sur scène. On remarque ici la double énonciation : en s’adressant à Gusman Sganarelle nous fait ici le portrait de son maître, et évoque son départ précipité. On a à la fois des informations sur le personnage principal et sur l’intrigue : Don Juan est un coureur de jupons, ce que nous montrera la suite de la pièce. Mais ce passage dresse surtout un portrait qui est tout un programme et on se demandera s’il correspond bien à la réalité.
I. Un portrait à charge en 3 coups de pinceau
1. premier coup de pinceau : un scélérat immoral
La description de Don Juan se fait à l’aide une longue phrase complexe sous la forme d'une série d’énumérations : « le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien » qui évoque son indignité, « un diable, un Turc, un hérétique » qui évoque le domaine religieux, « bête brute, pourceau d’Epicure, un vrai Sardanapale » qui évoque le domaine moral. Ces énumérations caractérisent Don Juan travers des évaluatifs négatifs :
- un superlatif hyperbolique : « le plus grand scélérat » : c'est un criminel qui enfreint