Lecture analytique du roman Therese desqueyroux chapitre 1
Lecture analytique, extrait 1, de « L’avocat ouvrit une porte » à « trouve autre chose… », p.23 à 25.
Questions : Comment cet incipit réussit-il à créer le suspense ? Qu’est-ce qui fait l’intérêt de ce début de roman ? En quoi cet extrait constitue-t-il l’incipit ?
Louis Aragon affirme : « Le roman, c’est la clef des chambres interdites de notre maison », en ce sens que le roman permet de dévoiler les méandres secrets de notre for intérieur et le fonctionnement parfois tordu de notre société. François Mauriac, romancier du début de XXe siècle, analyse dans ses œuvres les passions humaines et s’attaque à la bourgeoisie provinciale. Thérèse Desqueyroux, écrit en 1927, a pour héroïne une jeune femme, étouffée par le poids des conventions bourgeoises, du mariage et de la maternité et qui a tenté d’empoisonner son mari. Le passage que nous étudions est l’incipit du roman. Nous y découvrons Thérèse, sortant du palais de justice avec son avocat, pour retrouver son père, M. Larroque, qui l’attend.
(Lecture)
Nous nous demanderons comment cet incipit parvient à créer le suspense et à donner au lecteur l’envie de découvrir Thérèse et son passé. Pour cela, nous nous attarderons sur le portrait en creux que le narrateur brosse de Thérèse, puis nous montrerons que ce début cache tout autant qu’il révèle.
I- Un portrait en creux1 de Thérèse
1- Un point de vue interne
Le narrateur est extérieur et utilise la focalisation interne de Thérèse. Donc le lecteur a accès aux pensées de Thérèse et les informations dont il dispose sont volontairement réduites : « un homme, dont le col était relevé, se détacha d’un platane ; elle reconnut son père » (l.3-4).
Le lecteur connaît également les sensations de Thérèse : « sentit sur sa face la brume » (l. 2), « elle entendait confusément leurs propos » (l. 9-10), « l’odeur […] était plus seulement pour elle l’odeur du soir dans la petite ville » (l. 36).
Ainsi, dès le début du texte,