Lecture analytique Ionesco Rhinocéros
I/ Le cadre spatio-temporel, le décor
1.1. Un lieu sans grandeur
- Dès la didascalie initiale, l’auteur insiste sur le fait de la non-grandeur et la banalité du lieu (« une place dans une petite ville de province », « petite rue »). On nous présente les lieux incontournables : épicerie sur laquelle est écrit « EPICERIE », d’ailleurs, à la première réplique, l’épicière sort du magasin et s’adresse à son mari en invectivant une ménagère. Le lieu est typique d’un village, il y a une église, avec le fond sonore du carillon, et un café, incontournable avec sa terrasse.
/!\On insiste sur la lumière crue, très blanche, comme pour mettre en lumière le lieu où l’action vas se passer.
1.2. Une scène du quotidien
- On a tout un jeu de scène : la ménagère avec son panier, l’épicière qui l’invective avec son mari…
- Il s’agit surtout de la rencontre de deux amis « un dimanche midi en été ». /!\ cadre traditionnel mais pas aussi sympathique qu’il pourrait paraître, personnages irascibles (Jean et l’épicière), et aussi la présence d’un « arbre poussiéreux ».
→décor sans grandeur ni sympathique, ni antipathique, simple théâtre de l’action (cela s’inscrit dans le théâtre de l’Absurde, comme Beckett dans En attendant Godot, où tout se déroule le long d’une route). II/ La présentation des personnages
2.1. Jean
- Type même du personnage vindicatif (qui reproche toujours quelque chose) : il ne parle que pour adresser des reproches à Bérenger (p.14). Ces reproches sont sur l’heure (retard), l’alcoolisme supposé, son allure négligée (vêtements, décoiffé, pas rasé). Nombreuses phrases affirmatives qui sont des accusations pour humilier Bérenger. Il associe toute une série de gestes, didascalies (« il regarde sa montre », il sort une cravate…) tout cela pour créer un comique de geste (peigne, miroir…), point culminant du comique de répétition (il les sort les objets les uns après les autres).