Lecture analytique n°1 « Le jeu de l’amour et du hasard »

~Introduction~
Marivaudage: ce mot qui désigne des propos galants d’une grande finesse est dérivé du nom de l’auteur dramatique qui en est l’inventeur, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763). Il est l’auteur de comédies dans lesquelles le discours amoureux occupe une grande place (La double inconstance -1723-, Le jeu de l’amour et du hasard -1730-, Les fausses confidences -1737). Cependant, ce contemporain de Voltaire et des philosophes des lumières expose également des idées révolutionnaires dans des comédies plus sociales comme « L’île des esclaves -1725- et La colonie -1750- ». Il est élu à l’Académie française en 1742 contre Voltaire qui l’accusait de « peser des œufs de mouches dans des toiles d’araignées ».
Dans Le jeu de l’amour et du hasard, comédie en trois actes, et en prose, Silvia et Dorante décident de se faire passer pour leur serviteur respectif, afin de sonder le cœur de la personne à laquelle ils sont promis. Silvia va donc prendre les habits et le langage de Lisette, et Dorante fait de même. Seul le père de Silvia, Orgon, et son frère, Mario, sont dans la confidence. Il s’ensuit une série de quiproquos, à la suite desquels l’amour triomphe en respectant l’ordre social: Lisette s’éprend d’Arlequin et Silvia, de Dorante. Dans la scène 6 de l’Acte III, proche du dénouement, les valets se révèlent leur véritable identité. En quoi cette scène de révélation comique et parodique montre-t-elle le triomphe de l’amour sur la condition sociale?

I. Une scène de révélation comique et parodique 1. La stratégie de la révélation
-Arlequin met plus de temps à révéler sa véritable identité que Lisette (25 lignes ~2 lignes). Mais il faut préciser que Lisette a l’avantage de connaître la véritable condition d’Arlequin au moment de son aveu.
-Arlequin cherche à gagner du temps, persuadé qu’il s’adresse à une jeune fille de la bourgeoisie. Pour cela, il tente de préparer Lisette. C’est