lecture analytique : le mauvais vitrier, Baudelaire
(symbolisme), XIXe siècle
Intro : Le "Mauvais Vitrier" est l'un des cinquante Petits poèmes en prose rédigés par Baudelaire entre 1855 et 1864. Le recueil, encore appelé Le Spleen de Paris, a connu une publication posthume en 1867. Après les Fleurs du mal (1857), c'est la dernière tentative de Baudelaire pour accéder à une écriture libre et poétique. S'il se libère des contraintes de la rime, le poète se donne un rythme, une structure proche de la poésie. Il parvient à son rêve esthétique par la rencontre magique de l'insolite et du quotidien, sous la forme d'un récit qui illustre une réflexion sur la nature humaine : la contemplation peut conduire à des actes de violence. Ici le poète s'emporte contre le vitrier qui, sans carreaux de couleurs, ne sait pas transfigurer la laideur du quotidien par son art.
I- Un récit violent :
Comme le récit, le poème a un début et une fin et suit les étapes d'un schéma narratif.
Situation initiale : réveil de l'auteur
Élément perturbateur : cris du vitrier
Péripéties : venue et rejet du vitrier
Élément de résolution : vitres brisées
Situation finale : plaisir infini par ce déchaînement de violence Baudelaire emploie les temps du récit, le passé simple pour les actions du premier plan. Enfin, le poète insert des passages du discours direct : « Comment vous n'avez pas de verres de couleurs ? ». Le mauvais vitrier apparaît comme un poème narratif se rapprochant de par sa composition d'une courte nouvelle.
Le lecteur assiste à une escalade de violence. Le cri du vitrier est perçu comme une agression. Allitération discordante : [r] [s] [c].
« un vitrier dont le cri perçant, discordant » car elle est désagréable. Le poète semble aussi agressé par le contexte urbain, par la sale atmosphère parisienne. L'agressivité du poète est d’abord verbale. Onomatopées discordantes suivies d'exclamations témoignant du ton agressif « Je lui criai furieusement ».