Lecture analytique lettres persanes 99 montesquieu
Les lettres persanes, parues en 1721, se rattachent , par leur titre même, à deux traditions dont le 18ème siècle raffolait, le roman épistolaire et l’exotisme. Elles contiennent en effet, la correspondance de deux persans, Usbek et Rica, en voyage en Europe. Arrivés à Paris, ils observent : Montesquieu reprend une tradition satirique, celle du regard prétendument naïf porté par un observateur étranger sur la société française.
. Ce roman épistolaire, outre son pittoresque oriental, permet à l’auteur – qui se donne en 1721 pour le simple traducteur de cette correspondance – de procéder à une mordante satire de la société française.
Dans la lettre 99, Montesquieu peint ses ridicules à travers l’une de ses expressions les plus capricieuses : la mode.
C’est Rica , le plus jeune des Persans, qui trace ici ce tableau satirique. En d’autres occasions, et à ses dépens, il avait déjà fait l’expérience du caractère inconstant des Français et de l’importance qu’ils accordent à l’apparence.
I. Le registre satirique : Montesquieu critique
1. la satire de la mode
• des variations importantes
Une fois donné le thème de la lettre « je trouve les caprices de la mode chez les Français étonnants », Rica illustre en 4§ de plus en plus longs, les changements radicaux et impressionnants de la mode : variations des vêtements « ils étaient habillés .. comment ils le seront »2 transformations : « mode nouvelle .. détruire .. en revient aussi antique » 5 difficulté d’identification : « le fis méconnait le portrait de sa mère » 8 révolutions : « une révolution fait descendre les cheveux » 11
• elle change excessivement vite
- la rapidité de ce changement est mise en relief par des notations temporelles nombreuses qui soulignent que les modifications interviennent très vite et se succèdent dans un laps de temps réduit : « été / hiver » 2 –« avant que tu eusses reçu ma lettre, tout aurait changé »6 ( allusion