Flaubert auteur inclassable du XIXe siècle a profondément marqué la littérature par son style. Flaubert est né à Rouen en 1821 en pleine période romantique. Son roman Madame Bovary dépeint les moeurs de province d'une bourgeoise qui souffre d'avoir une vie monotone. Dans ce passage que nous allons étudier,on assiste à la déchéance d'Emma, lorsque criblée de dettes, désespérée, elle se réunit dans le capharnüm d'Homais pour voler de l'arsenic et mettre fin à ses jours.

PB + On analysera tout d'abord la théâtralisation de sa mort puis sa vision sordide dénuée de tout romantisme.

- Emma tient à théâtraliser sa mort ce qui révèlera au lecteur sa dernière illusion, elle tient à idéaliser sa mort. Donc elle va faire appel à différents éléments pour mettre en scène sa mort. Elle est totalement influencée par ses lectures de roman, avant de mourir on écrit une lettre d'adieu. Elle prend son temps pour composer sa lettre ''s'assit, écrivit, cacheta, ajoutant'', chaque virgule exprime le temps pour mettre en valeur chaque acte.

- Après le geste (la lettre), elle théâtralise par la parole. Elle veut inquiéter Charles, elle utilise l'impératif : ''ne m'adresse pas une seule question !... Non, pas une !'' on a des phrases exclamatives qui donnent un ton péremptoire pour impressionner Charles, le faire taire. Elle veut alimenter le suspens, cela oblige Charles à tomber dans un véritable mutisme. Elle veut conserver son mystère, Charles est tétanisé.

- Pour ralentir la lecture, le narrateur met en place un rythme ternaire, pour que le lecteur soit gêné par les sonorités. Il y a une théâtralisation pour se mettre au lit, elle prend du temps, cela est ralenti par les sonorités en ''ou'' et ''on''. Elle met en place toutes les circonstances ''allongeait...'', elle prend le temps de mourir.
Comme elle est allongée et qu'elle attend, elle va être à l'affût de tous les signes qui annoncent sa mort. Emma est donc aux aguets, elle se met dans une attitude observatrice d'elle-même.