Lecture analytique oedipe roi de sophocle
Le texte correspond au moment où, devant l’atroce révélation et la scène de pendaison de Jocaste, Œdipe vient de se crever les yeux pour ne plus voir l’horreur qui l’entoure et s’en justifie au Coryphée. Vers 1369 à 1405 : « Œdipe. – Ah ! ne me dis pas que ce que j’ai fait n’était pas le mieux que je puisse faire ! Epargne-moi et leçons et conseils !... Et de quels yeux, descendu aux Enfers, eussé-je pu, si j’y voyais, regarder mon père et ma pauvre mère, alors que j’ai sur tout les deux commis des forfaits plus atroces que ceux pour lesquels on se pend ! Est-ce la vue de mes enfants qui aurait pu m’être agréable ?[…], il n’est point d’autre mortel qui soit fait pour les porter( voir texte annexe)»
La lecture analytique, s’articule autour de deux axes :
- I Le thème du regard
- II La démesure tragique
I Le thème du regard
- Tout d’abord, le regard est le miroir de l’âme, c’est donc un instrument de communication vraie. Œdipe se sent indigne de cet instrument et c’est pourquoi il se crève les yeux. (ligne 13 «[…] ,j’aurai pu les voir sans baisser les yeux ? Non, non! »)
- Œdipe associe aussi là le regard avec la honte qu’il éprouve. On peut dire que pour lui, le regard des autres est associé à un jugement. Ainsi, il ne doit plus voir et ne plus être
- Lorsque Œdipe se crève les yeux, il cherche en fait à « vivre hors de ses maux »
II La démesure tragique
- On constate un retournement de situation entre le roi en pleine réussite et le misérable criminel.
- Il revendique pourtant avec orgueil son sort exceptionnel (ligne 9-10 : « […] moi, le plus glorieux des enfants de Thèbes, […] », ligne 35-36 : « […], mes maux à moi, il n’est point d’autre mortel qui soit fait pour les porter. »
- Aussi, sa culpabilité le situe dans un affrontement avec les dieux. (ligne 9-10 : « […] moi, le plus glorieux des enfants de Thèbes, […] »
- Champs lexical du sacrilège et de la souillure
- Il se désigne avec des termes exceptionnels,