Introduction : Lorsqu’il publie Les Fleurs du Mal en 1857, Baudelaire entend notamment célébrer l’une de ses maîtresses, Jeanne Duval, mulâtresse qu’il avait rencontrée à son retour des Iles Bourbons en 1841. Il n’est pas étonnant donc que l’on trouve, au seuil du cycle de Jeanne Duval, un sonnet intitulé « Parfum exotique ». Le poème présente, dans un cadre intime et chaleureux, une rêverie exotique inspirée par le parfum de la femme aimée.
Problématiques :
Comment l’image de la femme, disparaissant au profit de son seul parfum, devient le prétexte à une rêverie sensuelle accomplie dans la poésie ?
Etudiez le jeu des sensations dans ce poème
En quoi ce texte est-il représentatif de l’Idéal Baudelairien ?

I. Les étapes de la rêverie

Structure syntaxique de la première strophe qui met en avant l’importance accordée à la rêverie
Mise en place d’un effet d’attente avec « quand… »
Apparition de « je vois » au vers 3 après une longue proposition conjonctive introduite par « quand » et entrecoupée d’incises
Cadre qui détermine la puissance de la rêverie à venir
Champ lexical de la clôture : « les deux yeux fermés » et de l’intimité : « ton sein chaleureux »
Expression d’un climat protecteur, sûr et propice au rêve nostalgique : « un soir chaud d’automne »
Importance de l’odorat qui est le sens suprême chez Baudelaire : « Quand […] je respire l’odeur »
Lien étroit entre l’odorat et la vue souligné par la conjonction « quand » qui traduit la simultanéité du rêve et le parallélisme en début de vers : « je respire »/ « je vois »
Magie suggestive du parfum provoqué par le déploiement de la vision
Le poème se donne comme le déploiement d’un voyage, L’évocation des « rivages heureux » succède à celle du « sein chaleureux »
Le paysage exotique se substitue à la figure féminine
Rôle de la femme d’une libératrice de l’esprit et de la vision, prétexte au rêve
Apparition de la femme seulement à travers son parfum, aucune apparition dans les visions suivantes : « guidée par