Lecture analytique paul eluard "la courbe de tes yeux"
Il suffira donc d’analyser comment cet éloge de la femme aimée constitue un véritable hymne à l’amour.
S’inspirant de la pratique du blason, Paul Eluard met en évidence dans se poème l’éloge insolite du regard de Gala. En effet dès les premiers mots « la courbe de tes yeux », les mirettes de cette dernière sont mises en relief et associés à l’image du cercle, comme nous l’indique le champ lexical du cercle : « la courbe » v1, « le tour » v1, « un rond de danse » v2 (etc.). Ces yeux dessinent une sorte de cercle magique autour du poète, le protégeant, souligné par l’adjectif «sûr», ou encore l’image du berceau ainsi que l’auréole qui connote une dimension sacrée des yeux de Gala. Il est donc bien question d’un pouvoir bénéfique sur le poète, d’une sensation de bien être comme le « rond de danse » et l’allitération en [s] le suggère. Ces yeux se distinguent par différentes qualités : leur douceur, avec l’image du rond de danse et de la douceur, ou encore celle des « ailes couvrant le monde » ; leur vivacité et leur dynamisme souligné par les verbes et images du mouvement comme « roseau », « bateaux », « danse ». Cette mobilité suggère une certaine disponibilité de la femme, mais c’est également l’image du regard enveloppant qui accompagne au propre comme au figuré le poète. Cet enveloppement, cet encerclement est traduit également par la structure circulaire du poème, on peut voir une sorte de chiasme entre le v 1 et le v 15, de plus le groupe nominal « leurs regards » reprend « la courbe de tes yeux », ce qui accentue cette cadence