Lecture analytique scène 10 marivaux l'ile des esclaves
Vers 1 à 53
Marivaux observe attentivement les réalités de la vie. Il écrit des romans mais surtout des pièces de théâtre s'inscrivant dans les traditions de la Commedia dell’arte. Il est séduit par le comique mais rejette le classicisme. L'Ile des esclaves, sa première comédie sociale, n'échappe pas à cette règle. Le dramaturge met en scène une situation cocasse et inattendue : celle de maîtres et de serviteurs qui sont jetés par une tempête sur une île peuplée d'anciens esclaves. La scène 10 regroupe tous les personnages sauf Trivelin. Elle constitue le véritable dénouement de la pièce puisque chacun reprend son rôle initial. Dans quelles mesures la tirade de Cléanthis montre son refus de retour à la situation initiale ? Dans un premier temps, nous verrons un pardon à la manière d’Arlequin : vers un dénouement humain puis Cléanthis ou la violence d’une femme offensée : un pardon polémique et pathétique.
1/ Un pardon à la manière d’Arlequin : vers un dénouement humain
A/ L’évolution des personnages due aux changements de rôle
En entrant sur scène, Cléanthis remarque le changement d’habits entre Arlequin et Iphicrate. Elle s’en inquiète auprès d’Arlequin. On le remarque par l’accumulation de phrases interrogatives à la ligne 3 et 4 « Qu’est ce que cela signifie, seigneur Iphicrate ? Pourquoi avez-vous repris votre habit ? » . De plus, l’assonance en [I] dans ces deux questions montre la surprise de Cléanthis. Ainsi le symbole du costume évoque le changement de rôle. Iphicrate retrouve sa place de maitre tandis qu’arlequin se retrouve valet. Il est donc à nouveau soumis et cela se ressent dans le ton et les attitudes imposés par les didascalies « tendrement » (l.5) et « Il embrasse les genoux de son maitre » (l.7). De plus, ces didascalies sont hyperboliques pour bien montrer le changement de mains du pouvoir. Ainsi, par ces